L'une des plus anciennes manipulations de la chiropratique porte le nom anglais, surprenant à première vue, de «hole in one». Les golfeurs connaissent bien ce terme, qui désigne une performance plutôt rare: envoyer la balle dans le trou grâce à un seul coup, rapide et bien appliqué.

Il semblerait que cette méthode doive son nom imagé au fait qu'elle consiste en une unique manipulation rapide d'une seule vertèbre qui permet de soulager toute la colonne vertébrale, et donc d'améliorer considérablement le bien-être du corps tout entier. Ce traitement s'applique à l'atlas et à l'axis, les deux vertèbres cervicales supérieures. L'atlas, qui porte la tête, est la seule vertèbre dépourvue de disque intervertébral, tandis que l'axis est celle qui permet la rotation de la tête.

Le traitement «hole in one» a été mis au point dans les années 1930 par Bartlett Joshua Palmer (18821961), qui avait pour théorie que l'origine de tous les troubles de l'appareil moteur et des douleurs qui en résultent réside dans une mauvaise position de l'atlas, qui peut être corrigée par une seule manipulation. D'après Palmer, si la position de I'atlas est bonne, les réflexes neurophysiologiques de tout le corps s'en trouvent améliorés.

Le «hole in one» exige d'être pratiqué sur une table spéciale, ou le patient est couché sur le côté. La partie de la table sur laquelle repose la tête fait ressort lorsque le chiropraticien agit sur l'atlas, ce qui permet une manipulation latérale de la colonne cervicale effectuée avec beaucoup de précision. Alors que le chiropraticien doit très souvent, lors de ses manipulations, étirer l'articulation, cet étirement n'est pas nécessaire lors d'un «hole in one».

Neurophysiologique: qui concerne les fonctions du système nerveux. Palpation: examen consistant à tâter avec la main ou les doigts. Diagnostic différencié: diagnostic prenant en considération toutes les maladies susceptibles de déclencher les troubles constatés, avant d'exclure celles dont on est certain qu'elles ne jouent pas de rôle.

De nos jours, rares sont les chiropraticiens qui limitent la technique du hole in one au seul traitement de l'atlas, car elle peut très bien s'appliquer avec succès à d'autres articulations. Le traitement comporte un diagnostic différencié ainsi qu'une technique de radiographie spécifique.

Alors que naguère on se contentait, pour traiter de nombreuses affections, de manipuler l'atlas, on attache, de nos jours, une plus grande importance au diagnostic: des tests permettent de déterminer si la colonne cervicale est la source principale des maux alors que les symptômes se manifestent ailleurs, par exemple au niveau de la colonne dorsale ou au coeur.

Ainsi, ces dernières années, la technique du hole in one s'est transformée, cessant d'être une méthode d'application limitée pour devenir un élément important d'une application intégrée de la chiropratique moderne.

Il est toutefois irresponsable, voire dangereux, de dissocier le traitement de l'atlas de l'ensemble de la chiropratique, voire de le laisser pratiquer par des amateurs, comme cela se produit dans ce que l'on appelle l'atlasologie et la vitalogie.

Avant toute manipulation de la colonne vertébrale, un spécialiste consciencieux procédera à un diagnostic attentif et approfondi, qui ne peut être mené à bien que par des personnes bénéficiant d'une formation médicale, comme les chiropraticiens.

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